L’addiction pose avant tout un problème de déni : il est très difficile en effet pour la personne dépendante de reconnaître son problème, et c’est souvent face à l’une de ses conséquences problématiques qu’il apparaît nécessaire de consulter :
problème financier, de santé, injonction du conjoint ou de la conjointe... Ainsi, les phénomènes d’addiction sont nombreux et ne concernent pas seulement l’alcool ou les drogues, mais peuvent concerner les jeux, les médicaments, l’alimentation...
Pour la psychanalyse, l’addiction ne se présente pas véritablement comme un symptôme que l’on pourrait supprimer avec une recette préétablie. L’objet - et la force- de la psychanalyse dans le domaine des addictions, est de concentrer son intérêt sur le sujet qui se présente à l’analyste. Il ne s’agit pas en effet d’inscrire le patient dans un registre théorique général sur les addictions, mais de comprendre le patient dans sa singularité, son vécu, et ce qui a pu le conduire à se rendre esclave de telle substance ou de tel comportement. Si l’on ne saisit pas les enjeux inconscients d’une telle attitude compulsive, le risque est de voir le problème ne pas se réduire, ou même se déplacer sur une autre addiction. Se libérer réellement de ses addictions, c’est ne plus ressentir l’angoisse liée au manque, c’est ne plus redouter ses propres comportements dans les situations de confrontation à l’objet dont on est dépendant.
La psychanalyse ne cherche donc pas à guérir une conduite, mais bien plutôt à soulager définitivement un sujet qui manifeste à travers son addiction une souffrance cachée, qu’il convient de mettre au jour afin de la déraciner véritablement.